vendredi, 22 juin 2007
La vérité, en un sens, est violette
02:36 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Manet, Philippe Sollers, violettes
jeudi, 21 juin 2007
Pub
"Ces temps-ci, elle vient de tourner des films publicitaires. Dans l'un d'eux, un type doit lui sauter dessus, l'embrasser à pleine bouche tout en regardant passionnément en gros plan un pot de mayonnaise. "Non ?" "Si."
Philippe Sollers, Le Coeur absolu.
19:15 Publié dans Société du spectacle | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pub, Philippe Sollers, Le Coeur absolu
mercredi, 20 juin 2007
Par bonheur
"Par bonheur, on entend, dans l'ordre qu'on veut, le plaisir et la connaissance"
Philippe Sollers, Le Coeur absolu
21:20 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bonheur, Coeur absolu, Philippe Sollers
Bouder
- Oh bon. Si vous boudez...
- C'est ça. Je vais bouder un peu. Je rentre dans ma phase bouddhiste.
Philippe Sollers, Le coeur absolu
07:55 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Philippe Sollers, Le coeur absolu, bouder
dimanche, 17 juin 2007
L'étoile des amants (citations extraites de...)
"Observe le temps comme un faucon"
"La vigilance repose, l'hypocrisie fatigue"
"Le paradis d'un homme est sa bonne nature"
"Mêlez-vous de vos affaires, et les imposteurs s'évanouiront d'eux-mêmes"
00:15 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Frédérique Azaïs, Philippe Sollers, L'étoile des amants
lundi, 11 juin 2007
L'Abel et la bête
"Les réprouvés aiment le rien et le mal ? Ils sont inaptes au néant qui est la même chose que l'être ? Le non-être, à travers eux, voudrait absolument être pour ne pas être ? Ne vous opposez pas à eux, surtout, c'est ce qu'ils attendent. Aidez-les.
Philippe Sollers, Passion fixe
Willem de Kooning, Sans titre, 1987
00:15 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art, peinture, Philippe Sollers, De Kooning
dimanche, 10 juin 2007
La pierre philosophale
"L'amour ne donne aucune assurance, rend tout fragile, menacé, miraculeux, inespéré, et c'est comme écrire : une page de plus et une journée change de sens. Vous ne ferez croire à personne que vous avez passé des heures à choisir ou à déplacer tel ou tel mot, telle série de syllabes. On vous tiendrait pour fou, et avec raison. Fou comme il fallait l'être, sans doute, pour entretenir jour et nuit le feu d'une cuisson de métaux et passer à travers la matière afin de trouver la pierre philosophale, la poudre de projection, l'or du temps."
Philippe Sollers, Passion fixe
De Kooning
00:20 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : littérature, pierre philosophale, passion fixe, Philippe Sollers
samedi, 09 juin 2007
Les fleurs font délirer
Les fleurs font délirer. Elles ont été choisies pour exprimer le trouble, la joie sans raison, l'oscillation, le malaise. Jeunes filles en fleur, fleurs du mal, rose céleste ou absente de tout bouquet, orchidée ou trop grand glaïeul, blasons, déclarations, tapisseries, sceaux, tableaux, mariages, enterrements, baptêmes, vraies ou fausses politesses, on ne peut pas s'en passer.
Philippe Sollers, Le Lys d'or
00:10 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fleurs, lys, annonciation, Philippe Sollers
jeudi, 31 mai 2007
Struggle for time
"Je réponds simplement "oui, oui, non, non", un peu oui, un peu non, ça l'occupe, il y a longtemps que j'ai renoncé à expliquer quoi que ce soit à qui que ce soit, à justifier mon grain de folie, mon struggle for time. Jamais assez de temps pour sentir le temps. Un quart d'heure est un pays. Une demi-heure un continent parcourable."
Philippe Sollers, Le Lys d'or
03:04 Publié dans temps | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, art, peinture, Frédérique Azaïs, Philippe Sollers, Le Lys d'or, temps
mardi, 29 mai 2007
Chroniques d'une élection (71)
Il faut que je l’avoue : depuis quelques mois, angoissé par l’importance de l’élection présidentielle française, je me suis mis à faire tourner les tables, à la recherche d’un contact direct avec Victor Hugo, lequel, on le sait, s’est beaucoup livré, en son temps, à cette divination de l’ombre. Je me disais, non sans raison, que les écrivains restent sourdement solidaires à travers la légende des siècles. Hugo es-tu là ?
C’est moi. Mon guéridon est léger, il craque bien, mes partenaires féminines sont magnétiques, mais l’au-delà des ondes est très encombré. Tout de même, Hugo a fini par se manifester, et j’ai transcrit ses réponses, dictées par petits coups secs, et parfois en alexandrins.
Il a commencé par voter Ségo, Hugo, peut-être à cause de la rime, mais surtout parce qu’il avait été flatté qu’elle cite Les contemplations comme une de ses lectures préférées. Hugo trouvait Ségo belle, émouvante, énergique, lyrique, une vraie figure de la République en marche, et son cri de meeting, « Dressez-vous vers la lumière ! », avait galvanisé son spectre. Pour Hugo, qui ne s’est jamais embarrassé de programmes détaillés et vaseux, Ségo, à ce moment-là, incarnait le rêve. Inutile de dire que les socialistes, dans leur ensemble, lui paraissaient des notables plats, surtout les éléphants, à propos desquels il se montrait implacable. Oui, la France méritait une Présidente, oui, une lumière d’amour brillait sur son front.
Dans les jours qui ont précédé l’élection, j’ai senti Hugo plus réticent. Dans les ondes aussi, il y a des sondages. Malgré mes demandes pressantes, Hugo se dérobait et, parfois, refusait carrément de répondre. Des coups faibles, confus. Impossible de lui tirer un commentaire sur Bayrou, par exemple, là, silence de mort. Sur Sarko, une étrange réserve. Une fois, cependant, à propos de Ségo : "Waterloo, Waterloo, sombre plaine." Grand silence, ensuite, le soir de l’élection triomphale de Sarko, rien sur le Fouquet’s, la Concorde, le yacht Paloma au large de Malte. Et puis, récemment, ce simple et beau distique, frappé de façon particulièrement nette : "La France était très moisie,/Elle méritait Sarkozy." Un châtiment, donc ? L’annonce d’une résurrection possible ? Là-dessus, motus, no comment. Hugo ne répond plus, et je dois dire que je suis épuisé par cette traversée des mondes.
Philippe Sollers
Le Journal Du Dimanche, dimanche 27 mai 2007
Lire ici
Roy Lichtenstein
16:06 Publié dans Présidentielles 2007 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, Présidentielles 2007, Roy Lichtenstein, Philippe Sollers
lundi, 28 mai 2007
On entre dans le vrai théâtre des soirs
« Comme toujours, ici, vers le dix juin, la cause est entendue, le ciel tourne, l’horizon a sa brume permanente et chaude, on entre dans le vrai théâtre des soirs. Il y a des orages mais ils sont retenus, comprimés, cernés par la force. On marche et on dort autrement, les yeux sont d’autres yeux, la respiration s’enfonce, les bruits trouvent leur profondeur nette. Cette petite planète par plaques, a son intérêt. »
Philippe Sollers, La fête à Venise, (début du texte)
Bona Mangangu, Huile sur toile
18:42 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art, peinture, littérature, Bona Mangangu, Philippe Sollers, La fête à Venise
jeudi, 24 mai 2007
C'est que je me regarde diversement
« Si je parle diversement de moi, c'est que je me regarde diversement. Toutes les contrariétés s'y trouvent selon quelque tour, et en quelque façon : honteux, insolent, chaste, luxurieux, bavard, taciturne, laborieux, délicat , ingénieux , hébété , chagrin, débonnaire , menteur , véritable , savant, ignorant et libéral , et avare et prodigue. »
Montaigne
08:13 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, Montaigne, Philippe Sollers
mardi, 22 mai 2007
Par l’expérience
"L’homme est un animal qui ne peut être endoctriné que par l’expérience. Cette loi fait que le monde existera toujours dans le désordre et dans l’ignorance car les doctes n’en forment tout au plus que la centième partie"
Casanova
18:34 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, philosophie, Casanova, Philippe Sollers
vendredi, 11 mai 2007
Portrait du joueur
Début du texte :
Eh bien, croyez-moi, je cours encore ... Un vrai cauchemar éveillé ... Avec, à mes trousses, la horde de la secte des bonnets rouges... Ou verts... Ou marron... Ou caca d’oie... Ou violets... Ou gris... Comme vous voudrez... Le Tibet de base... Singes, hyènes, lamas, perroquets, cobras... Muets à mimique, tordus, érectiles... Hypermagnétiques... Venimeux... Poulpeux... Un paquet de sorciers et sorcières ; un train d’ondes et de vibrations... Moi, pauvre limaille... J’ai cru que je n’en sortirais jamais, j’ai pensé mille fois devenir fou comme un rat dans les recoins du parcours... Ils ont tout, ils sont partout, ils contrôlent tout, ils avalent tout...
Mais qui ça, ils ?
Ah, voilà !
Tout simplement, eux. Ils. Ils et elles, bien sûr...
Fin du livre :
Je referme les yeux, et je me vois tout à coup pousser mon attelage, là-bas, jusqu’au bout, vers l’ouest, là où les avions descendent et clignotent, des chevaux de vent et de nerfs, souples, rapides, écumants, volontaires, leurs crinières brillent dans le couchant, personne ne les remarque, ils galopent au milieu des bateaux, chevaux et bateaux, le rêve, ils se faufilent et foncent vers l’horizon rouge, sur le mercure déjà nocturne de l’eau, je les tiens à peine maintenant, ils m’échappent, ils ont leur idée, leur cri d’attraction muet, ils se sont débarrassés de moi, ils filent, ils sont ivres, je sens leurs muscles jouer sans efforts, leurs encolures impatientes, vibrantes, ils se sont réfugiés ici avec moi, en moi, ils vont se fracasser sur la ligne invisible, mais peut-être pas, comment savoir, ils frôlent à peine le canal bouillonnant du soir, je les laisse, je lâche les rênes, ils veulent passer eux aussi, et peut-être vont-ils passer, malgré tout, museaux et naseaux comme directement vaporisés dans l’envers.
Philippe Sollers, Portrait du joueur, Folio
09:08 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, Philippe Sollers, Portrait du joueur
mardi, 01 mai 2007
Mai 68
On s'est quand même beaucoup amusés, non ? dit Jean-Luc. C'est ce qu'ils ne comprendront jamais... Ils n'y ont jamais rien compris... Tu te rappelles ? "On a raison de se révolter"
Philippe Sollers, Femmes, p 427
11:01 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Mai68, Philippe Sollers, Femmes
dimanche, 29 avril 2007
Bienvenue au club
"Ah l'heureux temps d'autrefois, où le président Mitterrand, me prenant à part dans un clin d'oeil, me disait qu'il était en train de lire Casanova : "Bienvenue au club", lui ai-je soufflé, à l'époque."
Philippe Sollers, Le Journal du mois, JDD du 29 avril 2007
22:02 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Mitterrand, Casanova, Philippe Sollers
mardi, 24 avril 2007
Sur la représentation du corps féminin
Un événement en peinture est toujours et à coup sûr un événement sur la représentation du corps féminin
Philippe Sollers
Cézanne, Une moderne Olympia, 1873-1874
02:20 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, Cézanne, Olympia, corps féminin, Philippe Sollers
dimanche, 22 avril 2007
" Je vois de loin, j’atteins de même. "
Le pouvoir des Fables est souverain. Si personne n’écoute plus personne, commencez-en une : les oreilles se tendront peu à peu. C’est pourquoi " on ne saurait trop égayer les narrations ", ce qui n’est pas donné à tout le monde. La ronde des péchés capitaux s’équilibre alors sous le charme d’une logique harmonique, le génie des sons s’empare du reste : " Tout est mystère dans l’Amour, / Ses flèches, son carquois, son flambeau, son enfance. " Ou encore : " Bien purs, présents du Ciel qui naissent sous les pas. " Le raisonnement de la " langue des dieux " est dans ce balancement du rythme. La mémoire humaine est obligée de le retenir et d’en faire des lois. Tout le monde répète du La Fontaine : il suffirait de le comprendre, mais rien de plus difficile qu’une évidence portée à ce point. " J’ouvre l’esprit et rend le sexe habile. " Ou, plus carrément, et c’est Apollon qui parle : " Je vois de loin, j’atteins de même. "
Philippe Sollers
Extrait de "Subversion de La Fontaine", à lire ici
09:08 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, La Fontaine, Fables, Philippe Sollers
samedi, 21 avril 2007
Le chef qui mérite de réussir
" Il y a dans les grandes entreprises des articles qui décident de tout, et sur lesquels le chef qui mérite de réussir est celui qui ne se fie à personne. "
21:18 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : politique, présidentielles 2007, Casanova, Philippe Sollers
jeudi, 12 avril 2007
Les corps...
03:35 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art, photo, Jean-Louis Bec, Philippe Sollers